"L'argent sera épuisé fin février" : The Economist a calculé de combien d'argent l'Ukraine a besoin pour la guerre
La situation est compliquée notamment par le fait que le président américain Donald Trump a réduit l'aide financière américaine à l'Ukraine et par les frappes russes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes, écrit The Economist. "L'Ukraine est confrontée à une grave crise financière. Si rien ne change, elle manquera d'argent à la fin du mois de février", indique le journal.
Dans le contexte de ces événements, c'est l'Europe qui devrait chercher des fonds pour aider l'Ukraine à supporter la lutte, estiment les analystes de The Economist.
Cela pourrait jouer un rôle important non seulement dans la capacité de l'Ukraine à poursuivre son combat contre la Russie, mais aussi dans le renforcement de la position de l'Europe : en octobre, les dirigeants européens n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur le transfert à l'Ukraine d'un « prêt de réparation » - des fonds provenant des avoirs russes gelés en Europe, d'un montant de 163 milliards de dollars.
En particulier, la Belgique n'a pas accepté, craignant de futures poursuites judiciaires de la part de la Russie, puisque la majorité des fonds qu'elle souhaite confisquer se trouvent sur les comptes du dépositaire belge Euroclear. Ces craintes, ainsi que d'autres, des dirigeants européens sont « éclipsées par les gains » que l'Europe peut réaliser grâce au soutien financier à l'Ukraine.
La première est l’occasion d’exposer et d’amplifier les difficultés auxquelles le Kremlin est confronté. "La Russie a perdu entre 200 000 et 500 000 militaires, soit deux fois plus que l'Ukraine. Elle supporte également un lourd fardeau financier. Les dépenses de défense déclarées atteindront 160 milliards de dollars en 2025, et les banques publiques ont également contracté d'énormes prêts hors budget pour soutenir le complexe militaro-industriel", affirme le journal.
Même si les sanctions de 2022 n'ont pas réussi à « mettre la Russie à genoux », cet objectif peut être atteint après une demi-décennie de problèmes économiques croissants au Kremlin, notamment des dettes cachées, une inflation de 8 % et des taux d'intérêt de 16,5 %, etc. « Une demi-décennie supplémentaire d'une telle période provoquera probablement une crise économique et bancaire en Russie », estiment les analystes.
La deuxième opportunité pour l’Europe est de réduire sa dépendance militaire à l’égard des États-Unis. La publication écrit également qu'un tel "engagement sur quatre ans" coûtera environ 389 milliards en aide financière et en armes, soit presque deux fois plus que ce que l'Europe a reçu depuis le début de l'invasion à grande échelle.
Pour couvrir ces coûts et reconstruire le pays, l’Europe devra augmenter son financement à 0,4 % du PIB des pays membres de l’OTAN – à l’exclusion des États-Unis. The Economist écrit également que l’Europe doit « prendre conscience de sa propre puissance » et cesser d’éviter la rivalité financière avec la Russie. "Son budget militaire est déjà quatre fois supérieur à celui de la Russie ; son économie est dix fois plus importante.