Les Forces armées de la Fédération de Russie changent de tactique et tentent d'encercler complètement Pokrovsk, — ISW (cartes)
Selon les analystes de l'ISW, la Russie a modifié son approche dans la région de Pokrovskaya et se concentre désormais non pas sur une attaque directe contre la ville, mais sur l'achèvement de son encerclement opérationnel. Les dernières tentatives des groupes d'assaut russes de pénétrer dans les positions ukrainiennes au nord de la ville indiquent une tentative de couper les routes clés qui approvisionnent les garnisons de Pokrovsk et de Mirnograd.
Cette approche diffère des actions précédentes des forces russes, qui cherchaient auparavant à pénétrer jusqu’à Pokrovsk même. De nouveaux documents de géolocalisation apparus le 16 novembre confirment que les Russes ont mené une petite opération d'infiltration dans cette zone. Des chaînes Telegram russes distinctes annoncent des actions similaires à proximité de la ville.
Selon les estimations de l'ISW, les défenseurs ukrainiens ont détruit ou blessé la plupart des membres de ces groupes. Il n'existe donc aucune preuve claire que l'ennemi ait réussi à prendre pied dans de nouvelles positions. Un représentant de la brigade ukrainienne combattant dans cette direction a rapporté que les forces russes étaient revenues à la tactique des microgroupes de deux ou trois soldats, abandonnant les assauts mécanisés infructueux.
Les militaires de la zone tactique voisine constatent également une réduction du nombre de ces équipes de sabotage, qui comptaient auparavant entre cinq et sept personnes. Selon l'opérateur de drones ukrainien, les Russes s'attendent à ce qu'un seul combattant survivant du trio puisse prendre pied dans la ville, ce qui rend leur tactique extrêmement gourmande en ressources et inefficace.
En particulier, une telle stratégie, associée à l’échec des attaques mécanisées, peut freiner l’avancée russe et rendre difficile le renforcement des groupes d’assaut dans la ville. Les analystes de l'ISW notent également que les conditions météorologiques affectent également de manière significative le déroulement des batailles. Les blogueurs militaires russes admettent que l'épais brouillard limite les capacités des deux armées.
Selon eux, les unités ukrainiennes peuvent manœuvrer et quitter Pokrovsk de manière plus discrète, et les drones russes travaillent moins efficacement dans des conditions de faible visibilité, ce qui permet à l'Ukraine de soutenir partiellement les lignes d'approvisionnement logistique. Dans le même temps, les troupes ukrainiennes adaptent leurs propres méthodes de combat dans de telles conditions.
Une brigade mécanisée près de Druzhkivka et Kostyantynivka a utilisé des systèmes aériens sans pilote au sol pour détecter les véhicules russes tentant d'avancer sur Rusyn Yar sous le couvert du brouillard. Les coordonnées obtenues ont permis aux drones FPV de détruire le groupe russe en progression, ce qui démontre l'adaptation rapide des forces ukrainiennes aux nouvelles tactiques de l'ennemi.
La logistique des forces ukrainiennes à Pokrovsk et Myrnograd reste extrêmement difficile. Dans un commentaire sur CNN, un médecin de combat ukrainien a décrit la situation comme extrêmement dangereuse : les drones russes ajustent constamment leurs tirs sur les routes menant aux villes, empêchant ainsi les équipements ukrainiens de s'approcher à moins de 10 à 15 kilomètres. De ce fait, l’évacuation des blessés s’effectue avec des retards et des risques importants.
Le médecin a également fait état du bombardement de véhicules sans pilote marqués de la Croix-Rouge, utilisés pour transporter les soldats blessés. Il convient de noter que de telles actions violent gravement les normes du droit international humanitaire.
A noter que, selon le chroniqueur britannique Mark Galeotti, Pokrovsk, dans la région de Donetsk, est effectivement passée sous le contrôle des forces armées russes, mais sa perte ne constituera pas un tournant décisif dans la guerre. Le politologue britannique note que même si la ville est encerclée et que les combats durent depuis 18 mois, les troupes russes auront besoin de plus de temps pour s'emparer d'autres colonies fortifiées de la région.